Petit tour du monde de la précarité des jeunes
Qu'ils soient au chômage ou dans des emplois précaires, il semblerait que les jeunes actifs soient la variable d'ajustement du marché du travail partout dans le monde. Même avec des modèles sociaux très différents, on argumente ici que les politiques allemandes, espagnoles et japonaises ont toutes pour conséquence la précarité du travail des jeunes.Un bon lit douillet pour un jeune travailleur (c) Economiam |
En Espagne en revanche, la libéralisation n'a été que partielle dans les années 80, créant une structure de l'emploi à deux niveaux, où mettre un terme à un CDI est de fait extrêmement onéreux, tandis que les contrats temporaires sont quasiment renouvelables à l'infini et peuvent être rompus à moindre coût. Résultat, ces derniers ont représenté plus de 30% du total des contrats pendant les vingt ans qui ont précédé la crise. Le sous-emploi et maintenant le chômage des jeunes, très concernés par le travail temporaire est absolument terrifiant. On parle de 40% de chômage, même s'il faut faire attention aux statistiques à cause de l'omniprésence de l'économie informelle.
Quant au Japon enfin, même s'il peut se targuer d'avoir un taux de chômage virtuellement nul, cette statistique est en trompe l'œil. Elle cache aussi un monde à deux vitesses avec la création d'emplois inutiles qu'on pourrait presque qualifier de bullshit jobs et/ou de placards dorés où l'on maintient en emploi des personnes que l'on veut en fait licencier en ne leur donnant simplement plus rien à faire.