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dimanche 24 novembre 2013

FN : "Je règle mon pas sur le pas de mon père"

Près de la moitié des Français voient Marine Le Pen comme la personnalité politique la plus à même de réformer le pays, et nombreux sont ceux qui sont tentés de voter pour elle, sans pour autant se reconnaître dans l'idéologie de son parti. Nous allons donc analyser le programme économique du FN en évitant la bien-pensance mais assurément sans complaisance, et essayer de comprendre les réelles implications de ce choix pour son électorat.

Non, non rien n'a changé...

Election time in France
Am stram gram...
Le FN met le doigt là où ça fait mal pour beaucoup de Français. Si le Front National séduit autant, c'est qu'il donne l'impression d'écouter les catégories sociales les plus affectées par les bouleversement économiques et institutionnels qui transforment le monde (mondialisation, progrès technique, etc), en affirmant être en mesure de répondre à leurs inquiétudes et à leur peur du déclassement. Mais le véritable tour de force est à trouver dans ce que le FN a réussi à devenir le premier parti ouvrier de France tout en conservant son électorat traditionnel, les travailleurs indépendants tendance droite souverainiste, rassemblant ainsi deux groupes dont les intérêts ne sont pas franchement alignés.

Pour parvenir à ce grand écart, le FN a bien changé de discours économique depuis vingt ans : d'une certaine admiration pour le libéralisme reaganien de la part de Jean-Marie Le Pen, le nouveau visage du Front National offert par sa fille Marine Le Pen se revendique de "l'Etat stratège" et de "l'anti-mondialisation". Mais les grands quotidiens se trompent en se concentrant sur ce changement de vocabulaire car il ne s'agit là que d'un faux semblant.

En effet, dans la bouche du FN, anti-mondialisation ne veut certainement pas dire anti-capitaliste et anti-marchés, loin de là. Il s'agit en fait d'une stratégie de repli sur soi, dans la droite lignée de l'idéologie du parti.